À PROPOS D'ALBERT MARCHAIS

Albert Marchais est né en 1935. Il commence à peindre en 1955. Depuis 1956, il vit à Paris.

Il expose une vingtaine de toiles à Chicago en 1959 (après un séjour d’un an aux Etats-Unis).

En 1962, il fait à Paris sa première exposition à la galerie Creuze.
La même année, il photographie les graffitis des combats muraux de la guerre d’Algérie "Murs d’Alger 1962"(EDI).

En 1963, il répond dans la revue d’architecture Forum (n°6) qu’il importe que l’artiste inscrive son travail dans l’espace public plutôt que de travailler pour les galeries.

En 1964, avec trois autres artistes (Selim Turan, Y.Loyer, M.Goalard), il expose des projets "Pour un espace architectural"(Galerie Maywald, Paris). A l’invitation de l’architecte Jean Balladur, il réalise en 1965 ses premières peintures dans l’architecture et commence la sculpture.

Cependant, il continue à peindre pour lui-même. Après avoir participé de loin en loin à des expositions de groupe, il fait en 1973 une exposition individuelle préfacée par Dominique Bozo (Galerie Coard, Paris).

A la Grande Motte dans les années soixante, soixante-dix et quatre-vingts, à Port Camargue, à Aix en Provence, à Toulouse, à Paris la Défense, à Nantes, à Saint-Omer, à Grenoble, il réalise des peintures et des sculptures en marbre, briques, béton, bronze … Nombre d’entre elles ont été publiées dans les revues : CREE, Connaissance des Céramiques, Leonardo, La Galerie, Recherche et architecture…

En 1982, la rencontre avec José Pierre, organisateur avec André Breton de la dernière grande exposition surréaliste, donnera naissance à un livre sur la peinture d’Albert Marchais (EDI, Paris).

José Pierre l’invite à participer en 1983 à l’exposition de Bari : "Dans la lumière du surréalisme" puis dans la section "Amour de la différence" au salon de la jeune Peinture (1986, grand Palais).

Ensuite il montre peintures et sculptures à la Galerie Sculptures à Paris, tant lors d’expositions individuelles que d’expositions de groupe.
José Pierre lui consacre un développement dans son livre "L’univers surréaliste (Somogy 1983).

En 1998, dans Cimaise (n°251), Martine Arnault montre son travail sur huit pages. Albert Marchais a été invité à des expositions internationales : Nottingham (1973), Londres (Alwin Gallery, 1973), à Barcelone et Madrid ("Sculpteurs du monde", Madrid cultural 1992"), ou en Grèce (1999) … De même, il est montré à Toulon, à Nevers (Maison de la culture 1988), à Paris (Centre Américain, 1975)

Depuis les années 1960, à Paris, Albert Marchais a également exposé sa peinture lors de manifestations diverses : Galerie de Neuville, Galerie de France, à la Maison des Artistes, la galerie Nicaise, Galerie de l’Odéon, galerie Mailletz, à la Fondation Nationale des Arts Graphiques et Plastiques, à la galerie 53...

A partir de l’an 2000, Albert Marchais continue de passer l’essentiel de son temps dans son atelier, plus que jamais à l’écart des réunions, gestes attendus, brouhahas orchestrés de l’époque… des divers jeux de société de l’"Art contemporain". Comme l’avait pressenti voilà trente ans son ami José Pierre : "il se tient loin des attroupements" !

En 1973, l’Etat a acheté à Albert Marchais une peinture de 195cmX114cm

En 1988, l’Etat lui a acheté une sculpture en bronze.

1985, Albert Marchais est l’invité de Michel Camus dans l’émission Agora sur France culture.

1988, Albert Marchais est l’invité de Michel Chapuis pour l’émission "Artistes et Ateliers"  sur France culture.

SUR L'OEUVRE D'ALBERT MARCHAIS

"Marchais utilise des accentuations plus fermes, des taches, des références au noir…"
Gérald Gassiot-Talabot in Aujourd’hui, novembre 1962, à propos de l’exposition " Trois peintres : Selim Turan, Albert Marchais, Yves Loyer", à la galerie Creuze.

"Marchais doit souvent à la liberté totale enseignée par les artistes de Gutaï par exemple ..."
Jean-Jacques Levêque in Arts, juin 1964.

"Après avoir été tenté par la peinture abstraite, fortement marqué par le lyrisme d'un De Kooning, d'un Pollock, Marchais poursuit depuis 1955, une démarche sans cesse renouvelée. Les dernières toiles retrouvent l'instinct de l'image, mais une image "..." esquissée avec rapidité, dont la présence dévoile toutes les inquiétudes"
Sabine Marchand in Le Figaro, 12 octobre 1973.

"Expressionnisme, surréalisme, voisin d'un Lam..."
Monique Dittière in L'Aurore, 31 octobre 1973.

"Peinture surprenante, marquée également d'action et de rêve dont on connaît d'emblée qu'elle fait appel aux pouvoirs d'une réalité profonde... De sa pratique de la peinture abstraite, Marchais retiendra que la matière et le geste contiennent déjà l'image. De la "charge" du geste surgit l'imaginaire, imaginaire plein d' " images possibles" qu'il faut incarner... Et c'est là que demeure l'originalité de Marchais dans l'identité du geste, de la matière et de l'image."
Dominique Bozo, Albert Marchais peintre, catalogue de l'exposition à la galerie Goard Paris, octobre novembre 1973.

"La peinture d’Albert Marchais est passée de la spontanéité du geste à la spontanéité de la vision..."
"Lieu de déchirement et de hantise depuis une quinzaine d'années, la peinture d'Albert Marchais participe de cette sorte d’expressionnisme somnambulique qui entretient avec le surréalisme une flagrante parenté des profondeurs... dès lors il pratique une peinture que l'on pourrait dire, après Michaux, d'exorcisme. Que lui veulent donc ces personnages aussi inexistants qu'indéfinissable, dont il cerne la présence plus encore que l'allure avec une force surprenante ?"
José Pierre in L'univers surréaliste, Somogy,1983.

"...La peinture d'Albert Marchais... ne s'est pas constituée dans un conformisme par rapport à une mode mais en rébellion contre toutes les modes... C'est tout au fond de lui même, bien plus loin que Cro-magnon ou Les Eyzies, que Marchais a trouvé ces thaumaturges hagards et ces chamans somnambules qui ne cessent de nous toiser du regard, comme si nous avions, nous, à leur fournir des preuves de notre existence.
Grâce en particulier à une sûreté "d'attaque" elle même servie par un sens de la couleur à peu près infaillible, qu'il s'exerce dans la gamme nocturne... ou dans un registre diurne remarquablement agressif, l'univers pictural d'Albert Marchais s'impose à nous par sa mysterieuse et fascinante présence …"
José Pierre in Loin des attroupements", entretien improvisé entre Albert Marchais et José Pierre suivi de Une peinture hantée par José Pierre, EDI Paris, 1985.

"Les oniromancies" titre Janus que n'auraient pas désavoué les surréalistes donnent à voir au plus profond du silence des ombres spectrales et mutantes qui empruntent souvent à la figure mythique : ménines ou passeurs sans âge ni identité, sont-ils témoins muets ou esprits incarnés ? L'espace métaphysique induit par les bleus et les mauves serait cette lumière qui oscille entre voie crépusculaire et linceul nocturne."
Martine Arnault in Cimaise, novembre décembre 1993